La remontée des taux bloque certaines demandes de prêt
La remontée rapide des taux immobiliers, occasionne actuellement un refus de financement pour plus de 30 % des demandes de prêt à cause du taux d’usure très bas. Notre agence immobilière de Rennes fait le point sur cette situation.
Les taux restent en dessous de l’inflation
Depuis la fin du mois février, les taux d’intérêt sont remontés à grande vitesse. C’est le constat que fait Maël Bernier, la directrice de la communication de Meilleurtaux, tout en tempérant que les taux actuels sont toujours assez bas.
Durant les deux dernières années, les emprunteurs se sont habitués à des taux autour de 1 %, voire inférieurs. Ces derniers mois, la remontée des taux autour des 2% a bousculé les projets des emprunteurs. Mais, mis en perspective avec l’inflation à plus de 5%, ils restent toujours particulièrement intéressants.
Cependant, même si les taux restent bien en deçà de l’inflation, leur niveau a tendance à réduire le pouvoir d’achat immobilier des ménages. En effet, les taux bas ont stimulé la hausse des prix de l’immobilier pendant la pandémie, et il devient donc de plus en plus difficile de trouver un financement. Les emprunteurs devront alors soit emprunter une somme plus petite, soit repousser leur projet d’achat.
Le courtier constate actuellement la réduction du nombre de dossiers qui respectent les critères d’endettement. Ainsi, en janvier 2021, 71 % des candidats emprunteurs avaient un taux d’endettement inférieur à 35 % et donc étaient éligibles à un emprunt. Tandis qu’en juin 2022, seulement 59 % des dossiers se trouvent dans le même cas.
Aujourd’hui, 30% des demandes ne sont pas finançables et 10% des dossiers se trouvent en zone d’incertitude.
Le couperet des taux d’usure
Les taux d’usure ont également un impact négatif sur les demandes de prêts. Au 7 juillet 2022, le taux d’usure est de :
- 2,60 % pour les crédits inférieurs à 20 ans,
- 2,57 % pour les crédits sur 20 ans et plus.
Ainsi, il bloque un grand nombre d’emprunteurs car la remontée des taux est plus rapide que le réajustement du taux d’usure. En effet, le taux d’usure est calculé sur la moyenne des taux du trimestre précédent, augmenté d’un tiers.
Les dossiers étant au maximum de leur limite d’emprunt peuvent alors se retrouver bloqués. Il leur faudra donc attendre que le taux d’usure soit ajusté pour pouvoir emprunter. Ce dispositif, qui était au départ protecteur, vient maintenant bloquer les demandes d’emprunt de certains ménages.
Au final, bien que les taux à 2 % restent toujours intéressants pour les emprunteurs au regard de l’inflation, les différentes contraintes réglementaires pèsent sur la possibilité de financer de nombreux dossiers. Aujourd’hui, environ un tiers des dossiers est bloqué à cause de cette situation. Si rien n’est fait, notamment concernant le taux d’usure, cette situation risque encore de s’aggraver et d’amener inexorablement au blocage du marché.
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